Deux médias pour mieux faire connaître le patrimoine religieux du diocèse de Saint-Flour

Une archiviste passionnée, une équipe de communication motivée et une multitude de projets, tels sont les ingrédients sanflorains pour valoriser le patrimoine religieux !

Pascale Moulier est archiviste du diocèse de Saint-Flour (15), elle nous partage ses actions en faveur de la valorisation du patrimoine religieux. Pour cela, deux médias ont vu le jour : la minute patrimoine et en direct des archives qui permettent de faire découvrir au plus grand nombre les trésors cantaliens.

« Je m’intéresse au patrimoine religieux depuis de longues années »

J’ai commencé à écrire de petits articles dans notre bulletin diocésain en 2010, à la demande du vicaire général de l’époque, le père Cheminade, sous la forme d’une rubrique intitulée « En direct des archives ». Ces articles permettent de pointer un élément mobilier, une figure religieuse locale ou un site. C’est un bon moyen de donner une image vivante de l’utilité du service d’archives et de l’utilité de la conservation en général.

À titre personnel, je m’intéresse au patrimoine religieux cantalien depuis de nombreuses années et nous avons publié avec mon époux Pierre plusieurs livres sur ces thématiques. Nous visitons les églises et les chapelles du Cantal depuis plus de vingt ans et disposons ainsi d’une importante banque photographique.

« La minute patrimoine » du diocèse de Saint-Flour

Nous avons créé La minute patrimoine du diocèse de Saint-Flour en septembre 2020. Ce projet est né de la collaboration entre le service d’archives et le service communication du diocèse, pris en main cette année-là par deux jeunes communicants fraîchement sortis de l’école Pierre de Lyon, Gwenvaël Riche et Marie-Sophie Guering. Ils m’ont proposé de réaliser chaque mois une courte vidéo (capsule vidéo) de deux minutes, afin de promouvoir le patrimoine religieux cantalien, matériel et immatériel.

Nous sommes amenés à constater que le patrimoine religieux est aujourd’hui dénué de sens pour une bonne partie de la population qui ignore à quoi peut bien servir une chaire, un autel ou un confessionnal. Qui sait encore en quoi consistaient les missions diocésaines, dont on conserve la trace sur le socle des croix ? Qui sait que la plupart des villageois étaient membres d’une confrérie et en quoi consistaient les reinages, pour lesquels certains s’endettaient durablement ?

Partant de ces constatations, nous avons ainsi réalisé des vidéos sur la chaire, l’autel, les fonts baptismaux, le chemin de croix, etc. Chaque thème est illustré d’exemples puisés dans les églises diocésaines afin d’inspirer un sentiment de familiarité avec le sujet et le territoire (« Je connais ça, j’en ai déjà vu dans mon église ou mon village »). La symbolique religieuse, qui s’exprime dans la statuaire avec les attributs des saints par exemple, ou sur les croix monumentales avec les instruments de la Passion, ont fait l’objet de deux vidéos qui ont rencontré un franc succès.

D’une façon générale, il s’agit de proposer une meilleure connaissance du patrimoine religieux, de lui donner une meilleure visibilité, chacun ayant conscience que croyant ou non, notre histoire, celle de nos familles et de nos villages, est étroitement liée au catholicisme. En tant qu’archiviste, La minute patrimoine est une belle opportunité pour donner une visibilité au passé et aux archives.

Ces vidéos sont diffusées au moyen d’une newsletter. Par ailleurs, l’utilisation des réseaux sociaux joue un rôle déterminant dans la diffusion. Nous avons une particularité locale dans le Cantal, terre d’émigration depuis toujours, c’est que de nombreux compatriotes vivent à l’extérieur du département mais restent très attachés à la petite patrie. Ils partagent volontiers les vidéos sur les groupes d’amis liés à telle ou telle commune d’origine. Certaines capsules ont rencontré un tel succès (plus de 10 000 vues) que j’ai opté ensuite pour une nouvelle formule, permettant de ne pas s’adresser aux seuls Cantaliens : une introduction suffisamment généraliste pour que toute personne y retrouve des éléments de compréhension de son propre patrimoine et des illustrations puisées dans le patrimoine cantalien afin de conserver notre ancrage local.

Depuis septembre dernier, Marie-Sophie a souhaité faire évoluer légèrement le format qui s’intitule désormais le zoom patrimoine. Expliquer le patrimoine religieux sur les réseaux sociaux du fin fond d’un département ultra-rural a un côté amusant… Cependant, tout ne peut pas passer par la vidéo et l’écrit reste indispensable, raison pour laquelle je publie aussi tous les mois l’article En direct des archives, qui est diffusé ensuite dans la page diocèse d’un journal local.

Pascale Moulier

Archiviste et bibliothécaire du diocèse de Saint-Flour

© Diocèse de Saint-Flour


Découvrir les vidéos de la « minute patrimoine » :

Les missions diocésaines

Les anciennes bannières, témoins de la vie paroissiale et patrimoine fragile

La cathèdre


En savoir plus sur le patrimoine religieux du diocèse de Saint-Flour :

L’église est un lieu de culte mais aussi de conservation. Les générations s’y sont succédé, parfois depuis le XIIe siècle, et ont laissé le témoignage de leur foi, de leur savoir-faire, de leur vision du monde. Son mobilier, souvent hétéroclite, est constitué d’œuvres d’art et de modestes réalisations artisanales, mais chaque objet a sa raison d’être et son message à délivrer. Trop souvent, ces œuvres sont uniquement considérées sur le plan esthétique alors que l’église et son décor ne se comprennent vraiment qu’en croisant les éclairages artistique, religieux et sociologique. Quand s’est-on assis dans l’église ? À quel moment le confessionnal apparaît-il ? À quoi sert un retable ? Qui sont les saints représentés sur les vitraux et les statues ? Autant de questions que le visiteur se pose en entrant dans l’édifice, pour prier ou pour satisfaire sa curiosité, et qui restent souvent sans réponse. À partir d’une connaissance exhaustive des églises et des chapelles cantaliennes, cet ouvrage présente les différents types de mobilier, leur histoire et leur usage, les artisans qui ont travaillé à leur réalisation dans le Cantal depuis le XIIe siècle, savants ou modestes, sans se priver de mettre à l’honneur les œuvres les plus remarquables.


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