Le reliquaire des Corps Saints

Le diocèse de Tulle nous fait découvrir le reliquaire des Corps Saints et les processions qui lui sont associées. Une occasion unique de mieux connaître le patrimoine religieux immatériel.

Chaque mois le diocèse de Tulle propose une rubrique consacrée à la présentation d’une œuvre d’art sacré. Le but : montrer l’histoire de l’objet et son utilisation actuelle par la paroisse, une initiative riche de sens permettant au plus grand nombre de mieux appréhender le patrimoine religieux dans toute sa richesse et sa diversité.

Pour ce premier article, le diocèse nous fait découvrir une œuvre majeure : le reliquaire des Corps Saints.

Depuis le Moyen-Âge, le corps des saints et les lieux de pèlerinage sont des sources immuables de ferveur. Afin de les protéger et de les honorer avec respect, des joyaux inestimables ont été conçus pour contenir toutes formes de reliques : les reliquaires.

Les reliques, du latin reliquiae, « restes », sont des biens matériels ou des parties du corps, par exemple un crâne ou autres ossements conservés d’un saint. Si le Moyen-Âge est la période faste des reliques, cette pratique existe toujours. 

La renommée de Beaulieu date du XIIe siècle. À cette époque, l’abbaye bénédictine reçoit les reliques de deux martyrs, Prime et Félicien. D’une puissante famille romaine, ces deux frères furent exécutés au IVe siècle pour avoir refusé de participer au culte de l’empereur romain Dioclétien.  Une châsse en  vermeil est construite pour y déposer leurs reliques. Beaulieu devient lieu de pèlerinage. Des foules considérables d’Auvergne et du Quercy voisins du Limousin viennent vénérer ces reliques dans l’espoir d’obtenir des guérisons ou la clémence des cieux, trop ou pas assez de pluies.

Arrivent, au XVIe, les guerres de religions et les attaques répétées des seigneurs ralliés à la cause protestante. Ils pillent l’abbaye et s’emparent des précieux reliquaires. La châsse des saints est perdue mais non les reliques cachées…

À la fin du XVIIe siècle, l’abbaye de Beaulieu est reprise par les mauristes et de grands travaux de restauration commencent. L’abbatiale s’orne en particulier de deux magnifiques retables dorés à la feuille d’or, l’un représentant la Glorification de Marie et l’autre consacré à saint Prime et saint Félicien, dans la chapelle sud. Déposé sur l’autel on trouve le nouveau reliquaire contenant les reliques précieusement conservées. Ce reliquaire en bois peint et doré a la forme d’un sarcophage (voir photo). Il sert à exposer les reliques à la piété des fidèles, soit dans l’église même, soit lors de procession.

Aujourd’hui encore,  au XXIe siècle, à Beaulieu-sur-Dordogne, lors du premier dimanche de septembre, la fête des « Corps Saints » est objet d’une belle fête populaire, commémorant les saints Prime et Félicien. Leur reliquaire est porté en procession  (voir photo)  jusqu’à la source qui rappelle leur arrivée à Beaulieu, puis leurs reliques sont vénérées par les fidèles pour y puiser la force de témoigner du Christ  « ici et maintenant ». Cette procession  se prolonge par une messe solennelle souvent présidée par notre évêque, qui soutient  ainsi cette démarche croyante.

Abbé Gérard Reynal 

© Service de Communication diocèse de Tulle


Les dernières actualités des États généraux :